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SE SOUMETTRE

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se soumettre à l'exercice du moi tyrannique

qui veut qu'on parle de lui, et obstrue, quand ça le chante et ça le chante souvent, l'accès au monde.

Convoquer la métaphysique tous les jours...

c'est un pari risqué. Tirer un fil de l'écheveau, l'enfance immémorielle faisant nœud, le temps faisant pièce

au récit, échouer... que dit ce mot qui en son début appelle, puis vient en écho à lui-même mourir ?

Échouer, cela parle de rive comme d'un arrêt de vivre. Comme si aborder signait un arrêt de mort, le rivage appelait la sépulture des pas.

Or, dans ce pari d'écrire, sur, dans, de, tous les jours, cela échoue. Qui de nous se dérobe ?

Se travestit ? Quelle sardine bouche l'entrée du port?

La nacre du souvenir vaut-elle cécité des jours présents ? Quelle légitimité appuyer sur des mots ?

Et la question latente interroge la continuité d'une vie, presque à son terme, qui ne sait plus se regarder qu'en arrière.

La fête ne commence plus, même si le serpentin serpente et le chaos s'amenuise quelques matins.

Il s'harmonise à bas bruit, quand la respiration est maintenue basse et lente. Se rappeler que pour vivre mieux, il faut plutôt jouer de l 'expiration que de l'inspiration. Se méfier des orgues étincelantes,

des mots devins cachant leur traitrise.

Préférer l'indicible .

Ce chemin de disparition, d'extinction, caché sous les ronces de l'ego, ameute les bêtes de la nuit

qui s'épuisent en rêves inutiles, tente de les rassembler, mais elles échappent. Elles sortent quand mal leur semble.

 

 

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