Florence DAUDÉ
Légitimité de l'arbitraire...
Ne commençons pas à nous pencher sur tous les sens du mot arbitraire... entre la liberté du point de vue ( le libre arbitre, le libre choix ) et son despotisme sous-jacent, je choisis
ce matin la liberté.
Quand je dis ces deux mots « légitimité de l'arbitraire » ,
je fais référence à ce qui, dans l'acte de créer, tient
de l'arbitraire dans le mouvement premier. Le jeté de dés... Que voit la bouche ? Que dit la main ?
Qu'est-ce qu'écrit l'oeil ?
La création est le temps spatial contenu entre le filet lancé et la profondeur des eaux.
Chaque début d'art exige un pari ouvert sur l'inconnu,
au risque sans cela de sombrer dans la cire du déjà-dit.
À chaque première photo d'une série pressentie puis développée ( corps , sorcières etc) , il y a un voile d'illégitime, un air de sans papiers... de qui va là ?
Puis, de s'enfermer dans ce premier corps - d'écriture, d'images - de ne plus vouloir en sortir, pour tenter
de lui donner forme, lui délivre - si tout va bien-
un passeport d'existence.
D'y croire le fait être. De lui donner présence lui délivre futur, existence.
Et son arbitraire devient légitime.
Écrire, lire, quitte ou double… dont on sort enchanté ou défait ...